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OMELIE / Omelie FR

08 set 2024
08/09/2024 - 23ème dimanche du T.O. - B

08/09/2024 - 23ème dimanche du T.O. - B

1ère lecture Is 35,4-7 Psaume 145 2ème lecture Jas 2,1-5 Évangile Mc 7,31-37

Marc nous présente Jésus toujours en voyage. Il traverse des régions éloignées de nations païennes, où il s'est rendu pour jouir d'une plus grande solitude, afin d'instruire ses disciples patiemment et sans distraction. Dans ces lieux aussi, il y a des souffrances qui ne trouvent pas de solution ou de soulagement : lui seul pourrait y répondre. En effet, il lui est demandé de poser sa main divine et créatrice sur la tête d'un sourd-muet. C'est l'occasion d'une rencontre significative, que nous revivons à chaque baptême.

Tout d'abord, nous constatons que Jésus ne cherche pas à se faire connaître : il se prélasse auprès de l'homme souffrant, évitant de faire de lui un objet de curiosité. Il traite avec douceur et amour le pauvre homme, qui est privé de la possibilité normale de communiquer avec les autres, non seulement, mais surtout, d'écouter la Parole de Dieu et de l'offrir en cadeau à ses propres enfants et à n'importe qui d'autre. Cette possibilité est un don si important, sans lequel l'homme n'est pas complet. Jésus intervient avec ses propres doigts, achevant ainsi l'œuvre commencée par le Père lorsqu'il a créé l'homme.

Les doigts de Jésus touchent les oreilles du sourd, qui s'ouvrent pour entendre tout d'abord sa parole qui ne transmet que l'amour ; puis les mêmes doigts, humectés de salive, atteignent la langue jusqu'alors muette et, dans le silence ambiant, résonne la parole vraiment surprenante : "Effata" !

Ces gestes sont répétés, comme je l'ai dit, à chaque baptême. Lorsque nous sommes immergés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nos oreilles s'ouvrent pour entendre la Parole rassurante et vivifiante de Jésus, la Parole du Père révélée par le Fils, et nos langues se délient pour répéter cette même Parole avec la vérité donnée par l'Esprit. Jusqu'à ce que cela se produise, la création de l'homme n'est pas achevée !

Ce signe nous rejoint chaque fois que nous nous approchons pour être touchés par Jésus : il nous touche à travers les sacrements de l'Église, signes concrets institués par son amour pour chacun de nous.

Le toucher du doigt de Jésus est une injection de courage et de confiance, comme l'avait déjà annoncé Isaïe. Ce prophète annonce la venue du Seigneur Jésus, notre Dieu, comme sauveur : le signe de sa présence salvatrice est précisément l'ouverture des yeux des aveugles et des oreilles des sourds, le bondissement des boiteux et le cri de joie de la langue des muets.

Nous devons continuer à le dire "aux cœurs égarés" pour qu'ils reprennent courage et espérance. Pour les croyants, il n'y a pas de découragement et la méfiance n'est pas permise. Si nous voyons l'injustice et la souffrance, si nous rencontrons le chagrin et l'échec, nous savons néanmoins que la main du Seigneur n'est pas " courte" (Nombres 11:23). Cette certitude nous empêche de céder aux préférences des hommes.

Pour nous, les pauvres et les malades, les handicapés et les ignorants sont égaux aux autres, aux riches et aux cultivés. Jacques, dans la deuxième lecture, nous a exhortés avec force et simplicité à nous inspirer du regard de Dieu : il a choisi ceux qui sont "pauvre aux yeux du monde" pour qu'ils vivent leur foi en lui et qu'ils soient un exemple pour tous. Ne devrions-nous pas les considérer comme les plus dignes d'attention et d'honneur ? Au contraire, ce sont souvent les riches qui nous font souffrir et se moquent de notre foi, notre vraie richesse.

Agissons plutôt comme Jésus qui a accordé toute son attention au sourd-muet, pour lui ouvrir les oreilles à sa voix et la bouche pour crier sa Parole !

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