OMELIE / Omelie FR
06 gen 2020 06/01/2019 - Epiphanie du Seigneur
06/01/2019 - Epiphanie du Seigneur
Première lecture Isaïe 60,1-6 du Psaume 71/72 Seconde lecture Ephésins 3,2-3.5-6 Evangile Mathieu 2,1-12
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Ce sont les premières paroles que le prêtre prononce en commençant la sainte Eucharistie, des paroles accompagnées du signe de la croix que tout le monde répète. Les paroles sont celles de notre Baptême, elles le rappellent, elles le rendent actuel. Et le signe de la croix, que chacun trace sur son corps, rappelle le prix payé afin que nous puissions jouir de faire partie de l’amour du Dieu Un et Trin : ce prix est la croix de Jésus. De cette croix nous n’avons pas honte, je dirais même que nous nous glorifions de la porter, nous aussi. Pour cela nous commençons avec le signe de la croix non seulement la Messe, mais n’importe quelle autre activité. Au début de la journée, d’un repas, d’un travail, d’un voyage, d’une prière, nous faisons le signe de la sainte Croix accompagné des paroles du Baptême ! Nous manifestons ainsi à nous mêmes et aux autres qui nous sommes, à qui nous appartenons, quelle foi nous fait vivre et nous soutient dans notre engagement de charité.
Manifester est le terme qui traduit le titre de la fête d’aujourd’hui : Epiphanie, manifestation. Dieu se manifeste, ou mieux, Dieu aujourd’hui manifeste son Fils à tous les peuples. A’ l’origine, la fête d’aujourd’hui contenait la célébration de la reconnaissance de Jésus de la part des Mages, de la révélation de lui même comme Fils de Dieu au fleuve Jourdan de la part du Père, et de celle que Jésus même a donné de soi aux noces de Canaan. Aujourd’hui, nous rappelons en particulier la première : Jésus est reconnu et adoré par les représentants des peuples païens, après avoir été adoré par les vrais représentants du peuple fidèle d’Israël, les pauvres, les bergers !
Nous observons seulement quelque aspect de ce mystère. Les païens, dans les personnes des Mages, reconnaissent le temps du Messie, le Roi des Judéens. Ils interprètent l’apparition d’une étoile en fonction du don de Dieu aux hommes. Ils voient cette étoile, ils se laissent interpeller et se mettent en marche, avec humilité. L’étoile ne leur indique pas tout, mais seulement une partie de ce qui est nécessaire savoir pour le voyage. Pour cela, ils doivent, avec humilité, dépendre des autres, des hébreux. Ceux-ci en effet, savent quel est le lieu de la naissance, un lieu indiqué depuis des siècles dans leurs Ecritures. Ils connaissent le lieu où le Roi promis par Dieu doit naître, mais ils ne connaissent pas le temps ; quand cela leur est annoncé, ils s’inquiètent : au lieu de jouir, ils s’effrayent, ils ont peur de cette peur qui prend les hommes quand il prévoient de perdre des privilèges, de devoir faire front à des changements et des nouveautés. Ils manquent d’humilité : ils ne croient pas au don que Dieu a fait aux païens, et ils n’acceptent pas de croire que leurs mêmes attentes sont réalisées par Dieu !
Dieu révèle le temps aux païens, aux hébreux il révèle le lieu : celui qui est humble se laisse aider par les autres, même s’ils sont différents, parce que le Dieu de l’univers peut se servir de nous tous ! Celui qui est humble rencontre ainsi le Sauveur et est rempli de sa joie ! Les païens et les hébreux, les derniers qui deviennent les premiers et les premiers qui se laissent dépasser !
Le compte évangélique est très riches aussi d’allusions à notre situation et à nos temps.
Quand quelqu’un cherche sérieusement Jésus, un remue-ménage et une inquiétude surgit parmi ceux qui le refusent. Jésus même, à peine né, est recherché par ceux qui veulent l’adorer et par ceux qui veulent le persécuter et le tuer.
Les Mages qui cherchent Jésus le trouvent dans les bras de Marie, la Mère : il n’est pas possible de s’approcher à lui et ignorer elle ! Ils sont très sérieux : ils vident leurs coffres devant lui. Ils reconnaissent sa royauté, son humanité et sa divinité, et donc devant lui et pour lui, ils renoncent à la richesse, au pouvoir, à l’ambition : l’or, l’encens et la myrrhe sont justement des symboles expressifs de ces trois réalités. Celui qui renonce à elles en faveur de Jésus devient pauvre, obéissant, caste ! Pauvreté et obéissance sont le signe que lui, il est tout, chasteté est le signe de ne pas vouloir attirer l’attention et l’affection des autres sur soi-même, mais sur lui : il est le seul digne d’occuper mon coeur !
Dieu s’occupe des Mages, pour les défendre de la méchanceté de l’homme : la malice d’Hérode leur est révélée dans un rêve, et ils changent de route. Celui qui rencontre Jésus n’est plus celui qu’il était avant, il ne parcourt plus les rues des grandeurs humaines, il devient humble et cherche la cachette !
Jésus reste en silence et se laisse aimer, non seulement par la Mère, mais par tout le monde. Je désire me joindre à ces inconnus pour présenter moi aussi à Jésus dans les bras de la Mère les signes d’amour !
In primo piano
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